Ultime long métrage du cinéaste disparu en 2023 – présenté à la Mostra de Venise en 2001 mais resté inédit en salles jusqu’à sa récente restauration –, qu’il co-écrit avec l’actrice et scénariste Lili Vonderfeld (aka Lydia Feld, qui prête ses traits à la pétillante Fifi), le film nous transporte dans les pérégrinations d’une petite troupe d’un théâtre de boulevard, dont l’irascible metteur en scène vit comme un affront la récente nomination de sa pièce aux Molières.
Au milieu du tohu-bohu causé par la décision du metteur en scène de transformer complètement la pièce, on retient le beau rôle de l’inimitable Jean Lefebvre, ici sous les traits d’un acteur-auteur sur le déclin choisi in extremis pour rejoindre la pièce. On a du mal à croire que Jacques Rozier ait d’abord envisagé de confier le rôle à Bernard Tapie, tant le comédien – inoubliable chez Lautner, mais aussi dans les sagas Le Gendarme et La Septième Compagnie – livre ici un chant du cygne d’une étonnante beauté.