Notre avis
Tels des portes tournantes, les sentiments valsent au rythme des hésitations, des méprises et des déconvenues dans ce quatrième long métrage du cinéaste sud-coréen. A la suite de trois premiers films, réalisés entre 1996 et 2000 mais sortis d’un bloc chez nous en 2003, Turning Gate vole enfin de ses propres ailes, et annonce une filmographie d’une densité inouïe.
À travers les déambulations sentimentales de Gyung-soo, acteur de théâtre désabusé après un échec cuisant au cinéma, Hong Sang-soo nous offre ici une fascinante immersion au cœur de la condition humaine. Le pessimisme est constamment remis en cause et sublimé par une dose d’absurde et d’humour noir.
Ce décalage, né d’un détachement constant, accentue le sourire qui se dessine sur nos lèvres à mesure qu’on découvre les nouvelles séquences d’un film porté par une mise en scène simple en apparence, mais d’une inventivité folle. On sort de Turning Gate, inspiré d’une légende taoïste, comme d’un cocon de sérénité dans lequel on a immédiatement envie de se replonger.